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Le pire ennemi de la droite française
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27 janvier 2005 13:41



[www.lemonde.fr]


Après la poussée inquiétante des actes racistes et
antisémites qui ont secoué la France en 2004, le
gouvernement a souhaité mieux cerner l'état des lieux
de la mouvance d'extrême droite et chargé la direction
centrale des renseignements généraux (DCRG) de lui
fournir la photographie la plus précise possible de
cette frange de la population. Les policiers estiment
que les groupuscules représentent entre 2 500 et 3 500
militants ou sympathisants, répartis en cinq grandes
"familles" : les skinheads, les identitaires, les
ultranationalistes, les néonazis et les hooligans.
L'Alsace, l'Ile-de-France, la région PACA sont les
principales régions d'implantation. Toutes ces
tendances sont unies par un dénominateur commun : la
notion de "pire ennemi", que représentent aujourd'hui,
pour elles, l'islam et le monde arabe.
L'année 2004 a été marquée en France par une poussée
inquiétante des conduites racistes et antisémites. Au
total, 194 actes et 711 menaces ont été recensés par
le ministère de l'intérieur, contre 112 et 418 l'année
précédente (Le Monde du 19 janvier). En réaction,
outre les mesures de sécurisation des écoles, des
lieux de culte et des cimetières, le ministère a voulu
mieux cerner les auteurs de ces actes et disposer
notamment d'un état des lieux des groupuscules
violents d'extrême droite. Chargée de cette analyse,
la direction centrale des renseignements généraux
(DCRG) a remis son rapport à la mi-janvier. Ce dernier
souligne un éclatement des structures et des effectifs
stables.

Les policiers estiment que ces groupuscules regroupent
entre 2 500 et 3 500 militants et sympathisants, dont
une petite partie s'engage dans une démarche
radicalement violente. "On assiste à deux phénomènes
parallèles, souligne-t-on dans l'entourage du ministre
de l'intérieur, Dominique de Villepin. D'une part, la
dégénérescence assez nette des structures de cette
mouvance, qui ne constitue pas une grave menace pour
l'Etat aujourd'hui. D'autre part, le nombre à peu près
constant d'actions violentes et la banalisation
extrêmement inquiétante de certaines thèses, comme
l'ont montré les récents propos de Jean-Marie Le Pen
sur l'Occupation." Les statistiques des actions
violentes imputables à des sympathisants d'extrême
droite ne traduisent pas, sur ces cinq dernières
années, une tendance lourde, malgré un saut important
entre 2003 et 2004 (de 28 à 65). Le ministère de
l'intérieur en avait recensé 52 en 2000, 28 en 2001,
puis à nouveau 52 en 2002.

L'IDÉE D'UN "PIRE ENNEMI"

Les activistes d'extrême droite constituent un milieu
très éclaté, en recomposition permanente, implanté
dans les régions françaises les plus urbanisées. Ils
ne sont pas d'accord sur tout et ne partagent pas des
objectifs identiques ; en revanche, ils se retrouvent
autour de l'idée d'un "pire ennemi". Celui-ci n'est
pas immuable. Il y a trente ans, les communistes
tinrent ce rôle, avant d'être remplacés par les juifs
et les Américains. Enseignement marquant du rapport :
l'antisémitisme semble être en net recul au sein de
ces groupuscules, dorénavant obsédés par la
propagation de l'islam et la présence des Arabes sur
le sol français. Sur 188 actions violentes à caractère
antisémite recensées en 2004 par le ministère de
l'intérieur, seules 13 (soit 7 %) sont imputables à
des activistes d'extrême droite. En revanche, la part
des personnes fragiles, influençables, voire
déséquilibrées, est soulignée par les spécialistes de
la Place Beauvau.

La vague de profanations et d'actes racistes qui a
touché l'Alsace en 2004 n'était pas un simple concours
de circonstances. Cette région figure au premier rang
des préoccupations des responsables policiers et
politiques luttant contre l'influence de
l'ultra-droite. Parmi les auteurs d'actes de violence
qui lui sont attribués, 35,5 % résidaient l'an passé
en Alsace. La proximité de l'Allemagne explique
l'existence d'une mouvance néonazie réduite, mais
active, des deux côtés de la frontière. La deuxième
région - loin derrière - est l'Ile-de-France, suivie
de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, puis à un
degré moindre du Nord-Pas-de-Calais et de la Bretagne.

Les renseignements généraux ont recensé au total une
vingtaine de groupes, divisés schématiquement en cinq
grandes familles, qui développent entre elles plus ou
moins d'affinités. La première - la plus importante en
nombre - est celle des skinheads (entre 1 000 et 1 500
personnes), qu'un haut responsable policier qualifie
d'"anarchistes de droite, réfractaires à la discipline
et à l'idéologie". Ils sont très présents au sein du
mouvement du rock identitaire et techno et se
retrouvent souvent dans des bars et autres enseignes
amies.

La deuxième famille est le groupe identitaire, dont
les écrits et les propos regorgent de références à la
"communauté de sang" et à la "patrie charnelle".
L'organisation Terre et peuple regroupe entre 200 et
300 sympathisants ; Bloc identitaire, proche du Front
national et des jeunes du Groupe union défense (GUD),
en aurait près de 500.

La troisième famille est celle des ultranationalistes,
qui sont essentiellement vus par les policiers comme
des nostalgiques tentés ponctuellement par l'action
violente. Elle se divise en groupuscules, dont les
effectifs s'établissent dans une fourchette entre 30
et 80 personnes : l'Œuvre française, le cercle
franco-hispanique, la garde franque, les pétainistes.

Viennent ensuite les néonazis, essentiellement
implantés en Alsace et très liés à leurs homologues
allemands, qu'ils retrouvent outre-Rhin à l'occasion
de fêtes ou de concerts. Les principaux groupuscules
sont Elsass Korps (50 militants environ), que les
policiers soupçonnent d'être impliqué dans certaines
profanations commises en 2004 dans la région ; le
combat furtif-Werwolf (une centaine de personnes),
proche d'associations défendant la "Patrie
alsacienne"; enfin, la vingtaine de membres du
Truppenkameradschaft, nostalgique des Waffen-SS.

La dernière famille est celle des hooligans, sévissant
dans les stades et leurs alentours. Leur objectif
principal est la confrontation avec leurs homologues
adverses et les forces de l'ordre. Au cours de la
saison de football 2003-2004, sur 302 incidents
comptabilisés par les policiers, dix seulement avaient
un caractère raciste.

Les passages d'une famille à l'autre, ou d'un
groupuscule à l'autre, peuvent se produire, comme en
témoigne le parcours de Maxime Brunerie, qui avait
tenté d'assassiner le président de la République le 14
juillet 2002. Le jeune homme avait milité au GUD, puis
rejoint le MNR de Bruno Mégret, avec quelques
incursions dans la mouvance néonazie et feue Unité
radicale. Il avait assisté à quelques concerts de rock
identitaire et fréquenté parfois le kop de Boulogne au
Parc des Princes. Aucun de ces engagements ne l'avait
pleinement satisfait. Au printemps 2002, il eut
"l'impression d'avoir fait le tour de l'extrême
droite", selon son _expression livrée à la cour
d'assises de Paris, avant qu'elle ne le condamne à dix
ans de réclusion en décembre 2004. Il a alors décidé,
seul, sans être encadré et guidé par un groupe, de
passer à l'acte.

Piotr Smolar


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Le FN investit un haut lieu de la Résistance


Une réunion du Front national à Sandillon (Loiret),
dimanche 23 janvier, a provoqué la colère d'élus
locaux de la région, selon le quotidien Libération du
22 janvier. En effet, cette réunion, qui doit lancer
la campagne du parti de Jean-Marie Le Pen contre la
Constitution européenne, a pour cadre prévu la Ferme
d'Allou, haut lieu de la Résistance locale, transformé
aujourd'hui en propriété à louer pour des fêtes. Le
vice-président du parti d'extrême droite, Roger
Holeindre, est annoncé à cette occasion

Après la poussée inquiétante des actes racistes et
antisémites qui ont secoué la France en 2004, le
gouvernement a souhaité mieux cerner l'état des lieux
de la mouvance d'extrême droite et chargé la direction
centrale des renseignements généraux (DCRG) de lui
fournir la photographie la plus précise possible de
cette frange de la population. Les policiers estiment
que les groupuscules représentent entre 2 500 et 3 500
militants ou sympathisants, répartis en cinq grandes
"familles" : les skinheads, les identitaires, les
ultranationalistes, les néonazis et les hooligans.
L'Alsace, l'Ile-de-France, la région PACA sont les
principales régions d'implantation. Toutes ces
tendances sont unies par un dénominateur commun : la
notion de "pire ennemi", que représentent aujourd'hui,
pour elles, l'islam et le monde arabe.
L'année 2004 a été marquée en France par une poussée
inquiétante des conduites racistes et antisémites. Au
total, 194 actes et 711 menaces ont été recensés par
le ministère de l'intérieur, contre 112 et 418 l'année
précédente (Le Monde du 19 janvier). En réaction,
outre les mesures de sécurisation des écoles, des
lieux de culte et des cimetières, le ministère a voulu
mieux cerner les auteurs de ces actes et disposer
notamment d'un état des lieux des groupuscules
violents d'extrême droite. Chargée de cette analyse,
la direction centrale des renseignements généraux
(DCRG) a remis son rapport à la mi-janvier. Ce dernier
souligne un éclatement des structures et des effectifs
stables.

Les policiers estiment que ces groupuscules regroupent
entre 2 500 et 3 500 militants et sympathisants, dont
une petite partie s'engage dans une démarche
radicalement violente. "On assiste à deux phénomènes
parallèles, souligne-t-on dans l'entourage du ministre
de l'intérieur, Dominique de Villepin. D'une part, la
dégénérescence assez nette des structures de cette
mouvance, qui ne constitue pas une grave menace pour
l'Etat aujourd'hui. D'autre part, le nombre à peu près
constant d'actions violentes et la banalisation
extrêmement inquiétante de certaines thèses, comme
l'ont montré les récents propos de Jean-Marie Le Pen
sur l'Occupation." Les statistiques des actions
violentes imputables à des sympathisants d'extrême
droite ne traduisent pas, sur ces cinq dernières
années, une tendance lourde, malgré un saut important
entre 2003 et 2004 (de 28 à 65). Le ministère de
l'intérieur en avait recensé 52 en 2000, 28 en 2001,
puis à nouveau 52 en 2002.
 
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