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L’hôte et la chamelle
19 janvier 2013 21:39
L’hôte et la chamelle

Al-Haytham b. `Adî [1] raconte ceci :

Je suis sorti de chez moi un matin pour me rendre à la maison d’un de mes frères. En chemin, ma chamelle s’est enfuie et je l’ai poursuivie. Je n’ai réussi à la rattraper que le soir. J’ai regardé autour de moi et j’ai aperçu une tente. Je me suis approché d’elle et une femme me dit : « Qui es-tu ? » — « Un hôte, répondis-je. » — « Dans tout ce vaste désert, n’as-tu trouvé que nous pour nous demander de l’hospitalité ? » Elle se leva, prit quelques grains d’orge qu’elle moulut, en fit une pâte qu’elle pétrit et mit au four. Quand le pain fut prêt, elle s’assit et le mangea.

Peu de temps après, son mari arriva en portant du lait. Il me salua et dit : « Qui es-tu, monsieur ? » — « Un hôte. » — « Bienvenue et qu’Allah te salue ! » Il entra dans sa tente, remplit un bol de lait qu’il m’apporta et me dit : « Bois ! » Je l’ai bu et je l’ai trouvé vraiment délicieux. « Tu n’as rien mangé, m’a-t-il dit, et je ne pense pas qu’elle t’a nourri. » — « Non et qu’Allah m’en soit témoin ! » Il entra chez elle en colère et s’écria : « Malheur à toi, tu as mangé et tu as laissé ton hôte sans nourriture. » — « Que veux-tu que je lui fasse ? riposta-t-elle. Veux-tu que je lui donne ma nourriture ? » Ils se querellèrent et dans le feu de la dispute il la frappa tellement fort à la tête qu’il la blessa, puis il prit une lame tranchante et se dirigea précipitamment vers ma chamelle et l’égorgea. « Qu’Allah te pardonne ! Qu’est-ce que tu viens de faire ? lui demandai-je. » — « Non, par Allah, je ne laisserai pas mon hôte dormir le ventre creux. » Il ramassa du bois et alluma un grand feu. Il se mit à griller la viande et, en même temps, il m’en donnait un morceau, il mangeait un morceau et jetait un morceau à sa femme en lui disant : « Mange ! Qu’Allah ne te nourrisse pas ! »

Le lendemain matin, il partit et me laissa dans un état de grande tristesse d’avoir perdu ma chamelle. A midi, il s’amena avec un chameau qu’on ne se lassait pas d’admirer. « Je t’offre ce chameau à la place de ta chamelle » me dit-il, puis il me donna des morceaux de viande de ma chamelle et d’autres provisions.

Je repris le chemin et la nuit je m’arrêtai près d’une tente pour me reposer. Je prononçai la formule du salut à haute voix et une femme répondit à mon salut et me demanda : « Qui es-tu, monsieur ? » — « Un hôte. » — « Bienvenue ! Qu’Allah te salue et t’accorde santé et sécurité ! » Elle ramassa quelques poignées d’orges qu’elle moulut, en fit une pâte qu’elle pétrit et mit au four. Quand le pain fut cuit, elle versa dessus du beurre et du lait et me le présenta en me disant : « Mange et excuse-nous pour ce maigre repas. »

Peu de temps après, un bédouin au visage laid arriva. Il me salua et je répondis à son salut. Il me demanda : « Qui es-tu ? » — « Un hôte. » — « N’as-tu trouvé que nous pour nous demander de l’hospitalité ? » Il entra chez sa femme et s’écria : « Où est mon repas ? » — « Je l’ai donné à l’hôte. » — « Comment t’es tu permise de donner à l’hôte mon propre repas ? » Ils se querellèrent et il la frappa avec un bâton sur la tête. Je ne pus me retenir de rire. Il sortit de sa tente et me dit : « Pourquoi ris-tu ? » — « Souhaitons le bien, répondis-je. » — « Je t’adjure par Allah de me dire pourquoi tu ris, insista-t-il. » Je lui ai alors raconté ce qui s’était passé entre l’homme et la femme qui m’avaient hébergé la veille. Il me dit : « Sache que ma femme est la sœur de l’homme dont tu m’as parlé et la femme de celui-ci est ma sœur. »

Ce concours de circonstances et le cas de ces deux couples m’étonna. Je n’eus pas cessé d’y penser toute la nuit. Le lendemain, je poursuivis mon bonhomme de chemin. [2]

_________________________

[1] Note du traducteur : Historien né en 130 de l’hégire et mort selon certaines sources en 206 de l’hégire.


[2] Wafayât al-a`yân (6/108) d’Ibn Khallikân et Mir’âtu al-jinân (2/25) de `Afîf Ad-Dîn Al-Yâfi`î.
24 janvier 2013 19:56
IL faut juste donner l'enseignement.
Très peu de gens se donnent le courage de se farcir un pavé pareil copié-collé.
[color=#006600][i][b]Seigneur, Toi qui a TOUT crée, donne-moi les plus belles qualités, libère-moi, aide mon amour, aide-nous ETERNELLEMENT moi et TOUT les Croyants vivants, morts et à venir pour aller chez TOI. Amen et que Ta volonté soit faite.[/b][/i][/color]
25 janvier 2013 09:51
Citation
NaturalKiller a écrit:
IL faut juste donner l'enseignement.
Très peu de gens se donnent le courage de se farcir un pavé pareil copié-collé.

Société de consommation quand tu nous tiens.
25 janvier 2013 09:52
Citation
don diego delavega a écrit:
L’hôte et la chamelle

Al-Haytham b. `Adî [1] raconte ceci :

Je suis sorti de chez moi un matin pour me rendre à la maison d’un de mes frères. En chemin, ma chamelle s’est enfuie et je l’ai poursuivie. Je n’ai réussi à la rattraper que le soir. J’ai regardé autour de moi et j’ai aperçu une tente. Je me suis approché d’elle et une femme me dit : « Qui es-tu ? » — « Un hôte, répondis-je. » — « Dans tout ce vaste désert, n’as-tu trouvé que nous pour nous demander de l’hospitalité ? » Elle se leva, prit quelques grains d’orge qu’elle moulut, en fit une pâte qu’elle pétrit et mit au four. Quand le pain fut prêt, elle s’assit et le mangea.

Peu de temps après, son mari arriva en portant du lait. Il me salua et dit : « Qui es-tu, monsieur ? » — « Un hôte. » — « Bienvenue et qu’Allah te salue ! » Il entra dans sa tente, remplit un bol de lait qu’il m’apporta et me dit : « Bois ! » Je l’ai bu et je l’ai trouvé vraiment délicieux. « Tu n’as rien mangé, m’a-t-il dit, et je ne pense pas qu’elle t’a nourri. » — « Non et qu’Allah m’en soit témoin ! » Il entra chez elle en colère et s’écria : « Malheur à toi, tu as mangé et tu as laissé ton hôte sans nourriture. » — « Que veux-tu que je lui fasse ? riposta-t-elle. Veux-tu que je lui donne ma nourriture ? » Ils se querellèrent et dans le feu de la dispute il la frappa tellement fort à la tête qu’il la blessa, puis il prit une lame tranchante et se dirigea précipitamment vers ma chamelle et l’égorgea. « Qu’Allah te pardonne ! Qu’est-ce que tu viens de faire ? lui demandai-je. » — « Non, par Allah, je ne laisserai pas mon hôte dormir le ventre creux. » Il ramassa du bois et alluma un grand feu. Il se mit à griller la viande et, en même temps, il m’en donnait un morceau, il mangeait un morceau et jetait un morceau à sa femme en lui disant : « Mange ! Qu’Allah ne te nourrisse pas ! »

Le lendemain matin, il partit et me laissa dans un état de grande tristesse d’avoir perdu ma chamelle. A midi, il s’amena avec un chameau qu’on ne se lassait pas d’admirer. « Je t’offre ce chameau à la place de ta chamelle » me dit-il, puis il me donna des morceaux de viande de ma chamelle et d’autres provisions.

Je repris le chemin et la nuit je m’arrêtai près d’une tente pour me reposer. Je prononçai la formule du salut à haute voix et une femme répondit à mon salut et me demanda : « Qui es-tu, monsieur ? » — « Un hôte. » — « Bienvenue ! Qu’Allah te salue et t’accorde santé et sécurité ! » Elle ramassa quelques poignées d’orges qu’elle moulut, en fit une pâte qu’elle pétrit et mit au four. Quand le pain fut cuit, elle versa dessus du beurre et du lait et me le présenta en me disant : « Mange et excuse-nous pour ce maigre repas. »

Peu de temps après, un bédouin au visage laid arriva. Il me salua et je répondis à son salut. Il me demanda : « Qui es-tu ? » — « Un hôte. » — « N’as-tu trouvé que nous pour nous demander de l’hospitalité ? » Il entra chez sa femme et s’écria : « Où est mon repas ? » — « Je l’ai donné à l’hôte. » — « Comment t’es tu permise de donner à l’hôte mon propre repas ? » Ils se querellèrent et il la frappa avec un bâton sur la tête. Je ne pus me retenir de rire. Il sortit de sa tente et me dit : « Pourquoi ris-tu ? » — « Souhaitons le bien, répondis-je. » — « Je t’adjure par Allah de me dire pourquoi tu ris, insista-t-il. » Je lui ai alors raconté ce qui s’était passé entre l’homme et la femme qui m’avaient hébergé la veille. Il me dit : « Sache que ma femme est la sœur de l’homme dont tu m’as parlé et la femme de celui-ci est ma sœur. »

Ce concours de circonstances et le cas de ces deux couples m’étonna. Je n’eus pas cessé d’y penser toute la nuit. Le lendemain, je poursuivis mon bonhomme de chemin. [2]

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[1] Note du traducteur : Historien né en 130 de l’hégire et mort selon certaines sources en 206 de l’hégire.


[2] Wafayât al-a`yân (6/108) d’Ibn Khallikân et Mir’âtu al-jinân (2/25) de `Afîf Ad-Dîn Al-Yâfi`î.


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