Un vol Air France interdit de survol des Etats-Unis à cause d'un journaliste
Un avion d'Air France effectuant le vol Paris-Mexico a reçu l'ordre de ne pas survoler les Etats-unis, parce qu'il avait à son bord un journaliste du «Monde diplomatique» !
Un avion d'Air France auquel on a interdit de survoler les Etats-Unis parce qu'il avait à son bord un journaliste du Monde diplomatique ! L'information, révélée par Rue89, enfle et fait scandale.
Le vol A 438 Paris-Mexico du 18 avril a reçu l'instruction de ne pas passer au-dessus du territoire américain. L'avion aurait eu à son bord un passager jugé dangereux pour la sécurité des Etats-Unis. Pas de terroriste international ou d'affidé d'Al-Qaïda, mais un journaliste pigiste du Diplo, Hernando Calvo Ospina.
Son tort est d'être sur la «No Fly List», une liste américaine mise en place après le 11 septembre, qui rassemble quelques 50.000 personnes interdites de vol, selon des règles non précisées.
Ce journaliste est sur ce fameux listing pour des raisons obscures. Franco-colombien exilé à Paris, il a beaucoup écrit contre le gouvernement d'Alvaro Uribe et l'action des Etats-Unis dans la zone. En tant que reporter, il a eu l'occasion de rencontrer des Farc. Autant de raisons pour la TSA, la Transport Security Authority (l'Autorité de sécurité aérienne des Etats-Unis), de l'interdire de survol du territoire...
Air France a confirmé cette information à Liberation.fr. «On a informé en cours de vol le pilote qu'il ne pouvait pas survoler les Etats-Unis. Habituellement, on pique vers le pôle nord et on redescend vers Mexico en passant au dessus du sol américain. Le pilote a donc dû changer sa route en passant beaucoup plus au sud, et faire escale à Fort de France pour refaire le plein.»
La compagnie aérienne française a précisé que ce changement d'itinéraire représentait un coût non négligeable, «entre le traitement des passagers, le dédommagement, le fioul supplémentaire...».
Mais ce qui intéresse aussi Air France ce sont les raisons de cette décision. «On aimerait connaître la motivation de la TSA. Ainsi on pourrait envisager toutes les voies de recours pour obtenir un dédommagement».