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Le IX épisode de la vie du prophète sws est en ligne
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4 mars 2010 12:24
Les dunes se prélassaient au loin comme de grands lézards informes. Quelques touffes d’herbes épineuses disséminées ici et là étaient gloutonnement arrachées par des chèvres hardies. Elles grimpaient aux rares arbres qui échappaient à la règle du désert, prenant possession d’eux jusqu’à la dernière feuille. Les moutons moins courageux se contentaient du reste et couraient de ci de là à la recherche d’une verdeur, d’une brindille, d’une plante sauvage.

Mohammad, contemplatif, savourait cette quiétude pastorale. Il regardait, le sourire attendri, sautiller les petits cabris que la lourdeur de la vie n’avait pas encore atteints.

Il ne pouvait pas en dire de même de son cœur que mille blessures avaient déjà marqué et de son esprit que mille questionnements taraudaient jour et nuit.

Il soupira et jeta un long regard à l’horizon azur où se perdait la mer de sable blond. Il leva la main à hauteur de son front pour s’en faire une protection et essaya de regarder le soleil. Il plissait ses yeux, se servant de ses cils très noirs et très fournis pour faire écran à la luminosité insoutenable de l’astre flamboyant. Rien n’y fit. Il y renonça très vite, baissa la tête et appuya les deux paumes sur ses yeux endoloris de trop de clarté.

Il s’émerveilla un instant devant la danse des étoiles furtives qui se dessinèrent sous ses paupières écrasées. Il ouvrit les yeux à qui il fallut quelques secondes pour sortir du noir que l’éblouissement avait provoqué. Il voyait à nouveau l’immensité du désert et la clarté du jour.

Qui avait créé cette possibilité de voir et de ne pas voir ?

Qui avait créé cette chaleur ?

Et ces rayons de soleil, flammes invisibles qui commençaient par vous réchauffer et qui finissaient par vous mordre de leurs dents de feu.

Ce serait ces affreuses idoles qui auraient créé tant de sensualité et de beauté! Ces dieux aux yeux révulsés et ces déesses laides comme des guenons; qui en terre, qui en marbre, qui en ambre,auraient créé les hauts palmiers à la chevelure ondoyante!

Ils auraient créé la grâce des femmes et le sourire des enfants.

Ils auraient créé les yeux des femmes koreychites et ceux de Fakhita bint Aboutalib ?

Fakhita! Surtout elle! ne pouvait être que l’œuvre d’une divinité mystérieuse qui savait sortir de la glaise une infinie harmonie!

Ce matin encore, lorsqu’elle lui tendit son baluchon, il se souvint avoir rougi devant tant de féminité et de grâce. Il n’avait jamais vu autant de finesse pour une seule femme! Son parfum de rose avait envahi son univers. Le sable sentait l'essence de rose. L'air d'Arabie sentait l'essence de rose.

à suivre sur [www.nadiayassine.net],
 
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