Au commencement, il y avait l’amour et c’était censé être à la fois le ciment pour apposer la première pierre et celui servant par la suite à colmater les fissures… Certes, tous les Marocains et Marocaines en âge d’aimer lui reconnaissent un certain charme au petit Cupidon et à son arc pourvu de flèches mais au final, il est souvent coiffé au poteau par des considérations plus terre-à-terre et infiniment moins romantiques. Le fait est que le concept amour n’est pas vraiment au centre de la vie des amoureux. De cette misère sentimentale en pagaille, il ressort que la libération sexuelle des corps aurait eu pour effet pervers de blinder les cœurs et qu’en dissociant ceci de cela, les roses rouges ne poussent plus dans les champs. A qui profite le crime ? Aux messieurs d’abord, qui ne se privent d’aucun délice terrestre en ânonnant volontiers des “je t’aime” provisoires pour arrondir les angles et ne pas faire de ligne brisée. A la juste (injuste ?) répartition des rôles et des personnes empêchant Souad, 40 ans d’aimer pour la vie Oussama, 30 ans… Oui, car quand on parle amour, on s’engage à parler engagement aussi… Et d’engagement, ici, il n’est nulle question lorsque le cahier des charges ne répond pas à un inventaire précis des attributs communément admis par la sacro-sainte Norme Sociale. La Norme et l’Amour se livrent donc un combat acharné, et tout modernes (en surface !) qu’on soit, on sait bien, qui, finalement, prendra le dessus. Découragée ? Non, obligatoirement lucide et pas trop éloignée du principe de réalité. Chapitre débordements sentimentaux, il convient aussi de relativiser : l’amour ne se chope pas à chaque coin de rue, tous les quarts d’heure, suscitant dans notre cœur d’artichaut, une salve de pulsations répondant en écho à un “c’est lui, c’est lui, l’homme de ma vie !!” de notre tête affolée. L’amour est une construction lente, passionnante et patiente où il faut donner le temps au temps et même si on a l’air de croire que les murs ne tiendront pas, il faut se forcer à ignorer le paysage hostile, bombardé à l’instar de Beyrouth après guerre, pour se ménager sa petite place au soleil !
A mon avis, l'amour d'aujourd'hui est l'amour du commencement. Le sentiment pur d'origine est resté intact et il le restera à jamais. Ce qui a changé par contre, ce sont les coeurs des gens, le mot "amour" n'a pas la même signification d'une personne à une autre, et c'est cela qui a créé l'avilissement de ce sentiment innocent à la base. Dommage et quel gachis !
Amicalement Yazz
Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
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