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Bush accusé d'avoir autorisé la torture en Irak
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21 décembre 2004 14:57
Bush accusé d'avoir autorisé la torture en Irak
Des mails d'agents du FBI dévoilés par l'Union américaine des libertés civiles suggèrent qu'il a même donné des ordres en ce sens • A Guantanamo, les militaires auraient utilisé les mêmes méthodes qu'à Abou Ghraib •

Par Libération.fr
mardi 21 décembre 2004 (Liberation.fr - 12:58)





«Notes d'accusation d'un prisonnier d'Abou Ghraib: “Ils m'ont torturé et m'ont menotté dans une position qu'ils appellent le scorpion, et ils versaient de l'eau froide sur moi. Ils m'ont torturé du matin jusqu'au matin du jour suivant, et je suis tombé à cause des graves tortures, je suis tombé sur des barbelés, et ils m'ont tiré par les pieds et m'ont donné des coups de poings dans l'estomac“» Cet extrait d'e-mail d'un agent du FBI américain date du 29 juin 2004. Un mois après les révélations sur les tortures pratiquées dans la prison irakienne d'Abou Ghraib et les promesses de George Bush que les militaires coupables, «des brebis galeuses», seraient sévèrement punis.

Divulgués lundi par l'Union américaine des libertés civiles (ACLU), une série de courriers électroniques d'agents du Bureau fédéral d'investigation (FBI) «suggèrent que le président Bush a délivré un ordre autorisant l'usage de méthodes d'interrogatoire inhumaines sur les prisonniers détenus en Irak». lire en anglais. Un e-mail du 22 mai 2004 envoyé par un agent du FBI en Irak à sa hiérarchie, fait par exemple allusion à plusieurs reprises à un «executive order» signé par George Bush et cite certaines des méthodes autorisées par ce décret.

Les professionnels du renseignement se plaignent aussi amèrement d'une «ruse» employée par leurs collègues du Pentagone: pour éviter les ennuis, les fonctionnaires du ministère de la Défense se sont fait passer pour des agents du FBI. Une méthode tout aussi illégale qu'inefficace, jugent-ils. «Ces tactiques n'ont fourni aucun renseignement susceptible de neutraliser une menace» et «ces techniques ont annihilé toute chance de poursuivre ce détenu», peut-on ainsi lire dans un message daté du 5 décembre 2003. Et de poursuivre: «Si ce détenu est relâché un jour, ou si son histoire est rendue publique, les enquêteurs du DOD (Département de la Défense) ne seront pas tenus pour responsables car ces techniques de torture ont été officiellement mises en œuvre par des enquêteurs du FBI.» La dissimulation aurait été «approuvée» par le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz, selon un mail du 21 janvier 2004. Interrogé à ce sujet, le porte-parole du Pentagone a démenti, tout comme la Maison Blanche nie l'existence d'un ordre de torturer.

D'autres mails font état de ces mêmes pratiques dans la centre de détention de terroristes présumés de Guantanamo, une base américaine à Cuba. Le 8 février 2004, un agent décrit ce qu'il a pu observer: détenus enchaînés par terre, en position fœtale, sans eau ni nourriture, urinant et déféquant sur eux-mêmes, grelottant de froid ou mourant de chaud, etc. Une note «urgente» datée du 25 juin et adressée au directeur du FBI fournit des descriptions «d'abus physiques graves à l'encontre de détenus civils» tels que strangulation et passages à tabac. Elle mentionne le fait que ces abus sont «couverts» par la hiérarchie. Jameel Jaffer, un avocat de l'ACLU, estime que ces documents prouvent que les abus commis par des soldats américains à l'encontre des prisonniers sont «le résultat de politiques adoptées aux plus hauts niveaux du gouvernement».

[www.liberation.fr]



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21 décembre 2004 16:08
George Bush reconnaît des "résultats mitigés" en Irak
LE MONDE | 21.12.04 | 13h40
Un peu plus d'un an après l'arrestation de Saddam Hussein, le président américain a admis l'efficacité de l'opposition irakienne armée. Répondant aux nombreuses critiques à l'encontre de Donald Rumsfeld, il a souligné le "bon travail" du secrétaire à la défense.
Washington de notre correspondant

Au lendemain de nouveaux attentats meurtriers et un peu plus d'un an après la capture de Saddam Hussein, George Bush a reconnu, lundi 20 décembre, que sa politique se heurte à de sérieux obstacles, en Irak, et que les efforts accomplis pour mettre en place des forces de sécurité irakiennes, capables d'affronter l'opposition armée, n'ont pas produit, à ce jour, les résultats espérés. Il a expliqué que les élections, prévues pour le 30 janvier, "ne seront que le début d'un processus"et que l'armée américaine devra continuer à accompagner l'installation d'un nouveau régime.

C'était la deuxième conférence de presse du président américain depuis sa réélection, alors qu'il en a été très avare durant les quatre années précédentes. Sa victoire, le 2 novembre, semble lui avoir donné davantage d'assurance pour affronter les journalistes et, au-delà d'eux, les milieux politiques de Washington. Après une période de préparation du second mandat marquée par des épisodes fâcheux, M. Bush a éprouvé le besoin de clarifier ses choix. Il y avait urgence, aussi, pour lui, à répondre aux critiques qui se sont multipliées, depuis une quinzaine de jours, au sujet du ministre de la défense, Donald Rumsfeld.

M. Rumsfeld "fait vraiment du bon travail", a assuré le chef de la Maison Blanche. La veille, sur la chaîne CBS, un sénateur républicain, Chuck Hagel, avait déclaré qu'il n'avait "pas confiance" dans la capacité du ministre à diriger le Pentagone. Il rejoignait, ainsi, le sentiment exprimé par son collègue John McCain, républicain lui aussi. William Kristol, directeur du Weekly Standard, hebdomadaire néoconservateur, a publié dans le Washington Post, le 15 décembre, un point de vue extrêmement sévère pour M. Rumsfeld. Retournant contre lui la réponse du ministre à la question d'un soldat, le 8 décembre, au Koweït - "On fait la guerre avec l'armée qu'on a" -, M. Kristol concluait son article ainsi : " -Les- soldats méritent un meilleur secrétaire à la défense que celui que nous avons." Ce à quoi M. Bush répond : "Je crois que (...) les sénateurs et les députés vont reconnaître le bon travail qu'il fait."

Les reproches visant M. Rumsfeld vont de l'insuffisance des troupes engagées en Irak à l'impréparation de la période qui suivrait le renversement de Saddam Hussein, en passant par les tortures et les traitements dégradants infligés aux détenus de la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad. Le ministre est considéré comme responsable, aussi, du manque d'équipement des soldats. Leurs familles ont dû, parfois, acheter elles-mêmes les protections nécessaires contre les balles ou les éclats de bombes. C'est sur cette question qu'un soldat a interpellé M. Rumsfeld, au Koweït.

LE COÛT DE L'OCCUPATION

Le comportement du chef du Pentagone a été mis en cause, aussi, ces derniers jours, quand il a admis qu'il ne signait pas lui-même les lettres envoyées, en son nom, aux familles des militaires tués en Irak. Ces lettres passaient par une machine reproduisant sa signature. "Je connais le cœur de M. Rumsfeld", a déclaré M. Bush, se portant garant du fait que le ministre est "un homme aimant", sous des dehors "rudes et bourrus".

Les préoccupations de M. Bush ne se limitent pas à l'évaluation de la sensibilité du secrétaire à la défense. Le président a admis des "résultats mitigés" pour ce qui est de la constitution d'une armée irakienne capable d'épauler les forces des Etats-Unis et de leurs alliés. "Il y a eu des cas où, quand l'action est devenue chaude, -ces soldats- ont quitté le champ de bataille. C'est inacceptable", a-t-il déclaré. En clair, les 125 000 soldats irakiens, annoncés par M. Bush, pendant la campagne présidentielle, pour la fin de l'année, ne sont pas prêts. Selon lui, il y a des hommes du rang et il y a des généraux, mais pas de chaîne de commandement de ceux-ci à ceux-là. Les forces américaines, qui vont être portées à 150 000 hommes pour les élections du 30 janvier, resteront indispensables pendant longtemps encore.

En outre, le président américain a admis l'efficacité de l'opposition armée. "Il n'y a pas de question, les poseurs de bombes provoquent un effet, a-t-il dit. (...) Ils visent des Irakiens innocents. (...) Et des voitures piégées qui détruisent de jeunes enfants ou qui tuent, indistinctement, sur des sites religieux sont des outils de propagande efficaces." A l'intention des Américains, qui, selon plusieurs sondages, doutent, en majorité, de l'utilité de faire la guerre en Irak, M. Bush a réaffirmé que les Etats-Unis ont "un intérêt vital" à ce que ce pays accède à la démocratie. "Les pays démocratiques n'exportent pas le terrorisme", a-t-il répété, en affirmant sa "confiance" dans le succès.

L'occupation de l'Irak et son coût constituent le problème principal des débuts du second mandat de M. Bush. Selon James Dobbins, ancien ambassadeur en Afghanistan et, aujourd'hui, expert à la Rand Corporation, le président a voulu préparer l'opinion à "la probabilité que l'insurrection ne diminue pas, que la violence ne recule pas et que le taux de pertes ne baisse pas" après les élections. L'engagement durable d'une force américaine importante, en Irak, risque d'obérer les projets du gouvernement, alors que le déficit budgétaire atteint un niveau record.

Patrick Jarreau

 
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