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Les Américaines risquent de devenir le cauchemar de George Bush
3 septembre 2005 16:06
Le sentiment antiguerre est en train de gagner du terrain aux Etats-Unis. Le président Bush, qui a fait le tour du pays la semaine dernière, a pu s'en rendre compte quand il a été accueilli par des manifestations houleuses au Texas, dans l'Idaho ou encore dans l'Utah. L'initiative en revient à Cindy Sheehan, qui est devenue en quelques semaines l'égérie des mouvements de protestations rassemblant les femmes au quatre coins du pays. Cindy Sheehan, qui fait tous les jours plus d'émules, est la mère d'un soldat tué en Irak. Installée depuis le 6 août dans un campement de fortune à Crawford, devant le ranch du président, elle attend que celui-ci veuille bien la rencontrer.

"Les temps ont changé, nous ne sommes plus à l'époque de la guerre du Vietnam qui mettait les campus en ébullition", estime The Christian Science Monitor de Boston. "Il y a une différence frappante avec les manifestants contre la guerre des années 1960, conduites par des jeunes, surtout des hommes, qui risquaient d'être envoyés au front. Les mères aussi protestaient à l'époque, mais elles n'avaient pas pris la tête du mouvement", analyse quant à lui The New York Times, qui se demande ce qui s'est passé pour que cela change ainsi en quarante ans.

Pour certaines manifestantes, ce sont des décennies de combat féministe qui leur ont permis de prendre la tête du mouvement. Ayant gagné en autonomie et facilité d'élocution, elles n'ont plus peur de s'exprimer en public. Pour d'autres, qui s'identifient à la quête de Cindy Sheehan, les femmes ressentent la perte d'un proche plus fortement que les hommes. "Ces mouvements de protestation sont l'expression de la colère, de la frustration et de l'émotion devant la perte d'un être cher. Or les hommes, contrairement aux femmes, n'aiment pas montrer publiquement leurs sentiments", ajoute le NYT.

Du côté de George Bush, ces manifestations sont pour le moment observées avec une certaine inquiétude, mais ne sont pas encore jugées alarmantes. Le président fait très attention à ne pas les attaquer ni répondre de front. Il s'est simplement borné à déplorer publiquement que de telles manifestations de colère affaiblissent les Etats-Unis dans leur combat contre le terrorisme. Mais alors, "comment concrètement le gouvernement compte-t-il s'adresser à ces femmes qui manifestent pour que leurs maris ou leur fils reviennent d'Irak ?" demande encore le quotidien. Pour toute réponse, "le site Internet de la Maison-Blanche propose comme antidote le portrait de Tammy Pruett, patriote modèle, dont le mari et les cinq fils ont été ou sont encore sur le terrain, et qui continue à défendre fièrement la guerre", rapporte le quotidien de New York. Enfin, annonce le Science Monitor, "afin de contrecarrer cette opposition montante à la guerre, le Pentagone va organiser le 11 septembre prochain, à Washington, une marche de la liberté. Il espère ainsi faire taire les critiques."

"Le mouvement va-t-il prendre de l'ampleur ?" demande encore The New York Times. "ll est encore trop tôt pour juger, et tout dépend de ce qui va se passer en Irak dans les semaines à venir. Mais si cela continue, la contestation attisée par les femmes pourrait se répandre comme une traînée de poudre", estime l'historienne Doris K. Goodwin dont le fils a servi en Irak.

Anne Collet

Source : [www.courrierint.com]
 
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