Le débat sur l’avortement est relancé. Sur une invitation du l’ONG Mali (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles), l’association néerlandaise Women on waves s’apprête à jeter l’ancre cette semaine, au Maroc. Des opérations d’arrêts volontaires de grossesses sont prévues dans les eaux internationales.
Le navire de l’avortement de l’association Women on waves doit accoster, cette semaine, au Maroc. La date de son arrivée n’est pas encore fixée. Mercredi 3 octobre, les organisateurs de cet événement rendront public un communiqué de presse, donnant davantage de détails dont «une ligne téléphonique pour recevoir les demandes d’arrêt volontaires de grossesses des femmes», annonce Ibtissam Lachgar, la coordinatrice de cette action.
Pour le moment, nombreuses sont les zones d’ombres qui entourent cette opération. «Rien n’est encore clair», avoue Ibtissam. Elle devrait toutefois être la première du genre dans un pays arabo-islamique. Elle intervient dans un contexte national marqué par le débat entre laïcs et conservateurs sur la légalisation de l’avortement dans certaines circonstances. La discussion sur sa dépénalisation totale n’est pas encore à l’ordre du jour.
«Il n’y aura pas de report»
En dépit du flou ou de la discrétion qui entoure cette action de l’association néerlandaise, Ibtissam Lachgar est catégorique : «il n’y aura pas de report de l’opération», écartant même toute mesure d’interdiction des autorités marocaines au bateau d’accoster dans les eaux nationales. Une option qui demeure, toutefois, envisageable pour éviter la colère des mouvements conservateurs, d’autant plus que l’actuelle coalition gouvernementale est dominée par le PJD, formation conservatrice.
Le souvenir de l’annulation, le 1er juillet, de l’escale casablancaise de la croisière des homosexuels en provenance du port de Barcelone est encore frais dans les mémoires. «Il n’y a pas de comparaison entre les deux événements. L’interdiction qui a frappé le bateau des homosexuels était motivée par des raisons sécurité», précise Ibtissam.
L’annonce de l’arrivée du navire de l’ONG Women on waves a le mérite de «briser un tabou et d’offrir aux femmes la possibilité d’avorter dans des conditions saines et sans la menace de poursuites judiciaires, sachant que les opérations d’avortement se feront dans les eaux internationales», explique la coordinatrice de cette opération. L’association Women on waves, créée en 1999, a effectué des opérations similaires en 2008 en Espagne, 2004 au Portugal, 2003 en Pologne et en 2001 en Irlande.