La section Maroc de l’ONG Amnesty International a lancé cette semaine sa campagne contre les atteintes à la liberté d’expression.
Amnesty Maroc a ainsi choisi plusieurs bloggeurs et journalistes poursuivis au Maroc suite à des publications sur les réseaux sociaux, dont Hamid El Mahdaoui, Ali Anouzla, Rabii Al Ablak, Taoufik Bouachrine, Omar Radi, Gnaoui, Mohamed Sekkaki alias «Moul Kaskita» ainsi qu’Abdelali Bahmad alias «Bouda». Il s’agit aussi, selon plusieurs sources médiatiques, de l’élève Ayoub Mahfoud, de Mohamed Bouddouh et Hamza Asbaer.
Cette campagne intervient après plusieurs appels d’ONG et de collectifs à libérer ces détenus ou abandonner les charges contre eux, insistant sur le droit d’expression et d’opinion.
Mohamed Sektaoui, directeur général de la section Maroc d’Amnesty International, a expliqué, dans des déclarations, que cette mobilisation fait suite à une réunion tenue au conseil d’administration de l’ONG. «Tout le monde sait que cette campagne de répression est destinée à restreindre la liberté de la presse et d’opinion, et qu'elle va crescendo, surtout lorsqu’elle touche des élèves qui s’expriment sur les réseaux sociaux», ajoute-t-il.
Et de rappeler que l’ONG, avec sa campagne nationale, s’adresse au gouvernement marocain. «Avec ces restrictions imposées dans l’espace public et sur des ONG, cela pousse les jeunes vers d’autres espace (…) mais nous ne pouvons pas restreindre les opinions en leurs mettant des murs», met-il en garde. «Le gouvernement doit lever sa main sur la société civile et sur les défenseures et défenseurs des droits humains, et laisser la place aux associations pour opérer et éduquer les jeunes au lieu de laisser ces derniers chercher d'autres canaux pour s'exprimer», conclut-il.