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Grand Angle

Nouveau delphinarium d’Agadir : Atout ou épouvantail touristique ?

L’un des grands voyagistes britanniques vient d’annoncer qu’il boycottera des parcs d’attractions animalières. Si seulement les orques sont concernés par cette décision, la liste pourra s’élargir au moment où Agadir vient d’inaugurer ce mois-ci son delphinarium.

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Photo d'illustration. / DR
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Le 6 juillet dernier, la ville d’Agadir inaugurait en grande pompe son delphinarium. Etalée sur une superficie de 1 500m2 au quartier Anza et baptisée «Agadir dolphin world», la structure a été réalisée grâce à des investissements russes de l'ordre de huit millions de dirhams. Au menu, quatre dauphins et un phoque sont mis en vedette, sous la direction d'une équipe d'animation russe.

Le delphinarium a ouvert ses portes lors d'une cérémonie organisée en présence de plusieurs personnalités de la capitale de Souss-Massa, notamment du wali de la région, Ahmed Hajji et du consul général de Russie à Casablanca, Andrey Tsyberko. Agadir est, en effet, la première destination touristique des Russes au Maroc. «La nouvelle attraction confortera les remarquables atouts naturels et hôteliers de la station», a fait remarquer le diplomate lors d’une déclaration accordée à la MAP. 

Mais cette nouvelle attraction touristique pourrait être moins bien accueillie du côté des marchés européens. La capitale de Souss risque en effet de perdre des touristes britanniques à cause de ses nouveaux animaux en captivité.

Thomas Cook vent debout contre les maltraitances animalières

Lundi, le journal Telegraph a rapporté que Thomas Cook, l’un des plus grands tours-opérateurs britanniques, compte supprimer de son catalogue les attractions impliquant «des orques en captivité». Un grand pas dans une politique qui visent les destinations touristiques disposant de parcs d’attraction impliquant des animaux en captivité. Si la nouvelle mesure sera effective dès l’été prochain et ne concerne pour le moment que les orques, le tour-opérateur britannique pourrait élargir cette catégorie pour inclure d’autres destinations touristiques et d’autres animaux.

«Thomas Cook a mis en place une politique de protection animale il y a 18 mois, ayant entraîné le retrait de 29 attractions animalières de ses catalogues car elles ne respectaient pas les normes minimales fixées par Abta, l'association de voyage», poursuit Telegraph.

Dans le viseur de Thomas Cook pour l’instant, le parc d’Orlando (Etats-Unis) de la chaîne commerciale de parcs à thème spécialisés dans le monde marin, SeaWorld ainsi que le «Loro Parque», situé dans l'archipel espagnol des Canaries sur l'île de Tenerife. Pour ce dernier, «la décision de Thomas Cook est clairement influencée par les organisations anti-zoo menées par une minorité de militants, pas vraiment préoccupés par les animaux».

Mais le voyagiste britannique considère que «les attentes des clients sont en train de changer en ce qui concerne les attractions animales».

Agadir mise sur les parcs animaliers

Pour l’instant, les quatre dauphins et le phoque d’«Agadir dolphin world» continueront à ravir le public marocain et étranger, en attendant de voir si cette attraction touristique impactera positivement ou négativement le tourisme dans la capitale du Souss.

Mais déjà en septembre dernier, l'ouverture d'un delphinarium avait été critiquée par l’ONG Surfrider Foundation Maroc, qui œuvre pour «la protection, la mise en valeur et la gestion durable du littoral, des vagues et de ses usagers». L'association, qui a lancé une pétition contre cette structure, avait évoqué les conditions auxquelles sont soumis les dauphins en captivité.

Pour rappel, la ville d'Agadir mise sur ce genre de parcs d'attractions animalières, puisqu'elle dispose aussi d’un «Croco parc», inauguré en juin 2015. Etalé sur une superficie de 4 hectares dans la commune de Drarga, le parc accueille plus de 300 crocodiles du Nil, des iguanes verts ainsi que des tortures géantes.

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