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Grand Angle  

20 ans d’histoire éolienne au Maroc

Le Maroc est en pleine révolution énergétique. Alors qu’en 2010, la puissance éolienne n’était que de 290 MW, elle se situe en 2017 à près de 780 MW, l’objectif étant d’atteindre les 2 000 MW en 2020. Point sur la jeune histoire de l’éolien au Maroc.

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Le Maroc semble caressé par des vents favorables au niveau des énergies renouvelables. «Au cœur d’un carrefour énergétique», le pays affiche une forte ambition pour le développement de l’énergie éolienne, en plus du solaire et de l’hydraulique. Le potentiel est non-négligeable, puisqu’il est estimé à 25 000 MW rien qu’au niveau de l’éolien.

Ainsi, l’objectif principal depuis 8 ans est d’atteindre les 2 000 MW en 2020. S’étalant sur 10 ans, le projet national éolien évalué à 31,5 milliards de dirhams, permettra au pays de porter la puissance électrique installée d’origine éolienne, de 280 MW en 2010 à 2000 MW à l’horizon 2020.

Un chantier commencé dans les années 2000

Abdelkhalek Torres, grand nom de la résistance marocaine contre les protectorats espagnol et français, est également le nom de baptême du premier parc éolien marocain, sis à Tétouan. Mis en avant dès 1994, il verra le jour en 2000, suite à l’appel d’offres émis par l’Office national d’électricité (ONE), dans le cadre d’un consortium entre ce dernier et un groupement européen.

L’investissement relatif à ce projet s’est élevé à 52 millions de dollars. L’ordre de grandeur du prix du KWh a été évalué à 0,70 Dirham. D’une capacité de 50 MW, il permet chaque année d’économiser plus de 235 000 tonnes d’émission de CO2.

S’en suivra le projet de Koudia El Beida, d’une puissance de 3,5 MW. Il «visait plutôt l’appropriation technologique par l’ONE, dans le cadre d’un financement de la KfW», expliquait Said Mouline, ingénieur spécialisé dans le domaine des projets de développement des énergies renouvelables et de la protection de l’environnement.

Les autres parcs qui verront le jour longeront principalement les côtes marocaines, de Tanger à Tarfaya, en passant par Essaouira.

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Un nouvel élan grâce à un programme national 

Ces ambitions se matérialiseront surtout en 2010, avec le lancement du programme Intégré pour l’Energie éolienne, visant à porter la production d’électricité par ce biais à 2 000 MW en 2020. Pour se faire, cinq nouveaux sites ont été choisis pour construire des centrales d’une puissance totale de 1 000 MW.

Ces derniers sont celui de Taza (150 MW), pour une mise en service en 2018, Tanger II (70 MW), qui ne verra le jour qu’en 2020, Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), Tiskrad à Laayoune (300 MW), prévu pour 2020 et Boujdour (100 MW) en 2019. Cet objectif est appuyé par la loi 13-09, qui vise essentiellement à encourager le secteur privé à investir dans ce domaine :

«Le droit, pour un exploitant, de produire de l’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables pour le compte d’un consommateur ou un groupement de consommateurs raccordés au réseau électrique national de moyenne tension (MT), haute tension (HT) et très haute tension (THT), dans le cadre d’une convention par laquelle ceux-ci s’engagent à enlever et à consommer l’électricité ainsi produite exclusivement pour leur usage propre.»

Cette dynamique a permis au Maroc de se hisser à la troisième place au niveau de l’Afrique, selon la dernière étude de Global Wind Energy Council. Sur la base de données de 2017, l’Afrique du Sud atteint une capacité éolienne de 2 094 MW, suivie de l’Egypte avec 810 MW et du Maroc, avec 787 MW. Les projets qui verront le jour en 2018 permettront un bond significatif en terme de puissance éolienne installée. 

Vers un secteur intégré

Par ailleurs, le royaume est doté de l’unique usine de fabrication de pâles d’éoliennes dans la région MENA, à travers l’usine tangéroise de Siemens Gamesa. En effet, le pays s’est fixé comme objectif de porter la contribution des énergies renouvelables à 42% du mix énergétique national en 2020 et à 52% en 2030.

En 2017, ce chiffre s’élevait à plus de 34%. Grâce à l’énergie solaire, éolienne et hydrique «tous les objectifs escomptés qui consistent à porter les capacités de production renouvelable seront atteints à l’horizon 2020», avait annoncé avec optimisme Mustapha Bakkoury, président de la MASEN (Morrocan agency for solar energy).

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