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Grand Angle

Sahara : L’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie visite les camps de Tindouf

L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger effectue une visite dans les camps de Tindouf. Pour l’instant, il ne s’est encore réuni avec aucun membre de la direction du Polisario. Un déplacement qui soulève des interrogations quant à son timing et ses messages.

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John P. Desrocher, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, en visite à Tindouf / Ph. DR.
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L’ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, John P. Desrocher, est depuis hier chez le Polisario pour une visite de deux jours. A l’aéroport de Tindouf, il a été accueilli par des représentants du pouvoir algérien et par des membres du Front.

Le cortège du diplomate américain a ensuite pris la direction des camps de Tindouf, où il a discuté avec des jeunes sahraouis triés sur le volet.

Le timing de cette visite est bien particulier. En effet, celle-ci intervient alors que le secrétaire général des Nations unies s’apprête à présenter son rapport annuel sur la situation au Sahara occidental. Un rapport suivi par l’adoption par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution devant prolonger le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire.

L’ancien représentant du Polisario à Washington attendait l’ambassadeur

Pour l’instant, John P. Desrocher ne s’est pas encore réuni officiellement avec des membres de la direction du Polisario. Néanmoins, il aurait eu l’occasion, tout le long du trajet menant vers les camps, de s’entretenir avec Mohamed Yeslem Beissat, le «gouverneur du camp Laâyoune» qui l’attendait à l’aéroport de Tindouf.

Un homme qui a tissé un réseau de connaissance à Washington, notamment du temps où il a été représentant du mouvement séparatiste aux Etats-Unis sous l’ère de Mohamed Abdelaziz. En 2013, Beissat a réussi, avec le concours de l’Algérie, à lancer le «Western Sahara Caucus», le lobby pro-Polisario au Congrès américain. Un succès qui a plombé son ascension politique au lieu de la propulser vers l’avant.

Par ailleurs, il faut remonter à mi-février 2016 pour tomber sur une visite similaire effectuée par l’ambassadrice américaine, Joan A. Polaschik, dans les camps de Tindouf. Vêtue d’une Malhfa (habit traditionnel des femmes sahraouies), la diplomate s’était rendue au siège du croissant rouge du Polisario, puis à une école d’apprentissage d’anglais située dans le «camp de Smara».

Joan A. Polaschik s’était longuement réunie avec un groupe de jeunes soigneusement choisis par la direction du Front pour relayer son message. Ce déplacement s’est avéré bénéfique pour le Polisario et le fisc algérien (qui taxe les aides), l’administration Obama consentant d’accorder 4 millions de dollars d’aides aux sahraouis des camps.

La visite de John P. Desrocher dans les camps de Tindouf serait-elle un message de la part de l’administration Trump adressé au Maroc, si une simple discussion avec des jeunes sahraouis ne nécessite pas l’envoi d’un ambassadeur durant deux jours ?

Article modifié le 2018/03/29 à 14h41

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