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Grand Angle  

Jerada : La contestation face à la question de la représentativité des manifestants

Pour la 3e journée consécutive, les habitants de Jerada ont manifesté leur colère suite à la mort de deux frères dans une mine clandestine. Mais déjà commence à émerger la question de la représentativité de la constestation : Les jeunes travaillant dans les mines tentent, pour l’instant, de s’imposer comme les seuls porte-paroles.

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Jerada ne décolère pas. Cet après-midi, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de la ville. «Les marcheurs se sont lancés à partir des quartiers en direction du siège du gouvernorat où un sit-in de plus de 2 heures à été observé», nous confie une source présente à la marche de protestation.

Comme nous l'avions mentionné hier dans un précédent article, «les jeunes travaillant dans les mines artisanales, appuyés par des élèves, ont refusé que des représentants de forces politiques, syndicales et associatives prennent la parole», ajoute la même source. Ils souhaitent de toute évidence garder la main sur les événements et se présenter comme les seuls représentants de la mobilisation dans la perspective d’un dialogue avec le gouvernement.

Qui représente les manifestants ?

Force est de constater qu'à Jerada la question de la représentativité n’est pas encore résolue. Pour tenter d'organiser le mouvement, les quartiers de la ville connaissent des petites réunions le soir à l'initiative des jeunes. Des efforts sont entrepris en vue de les unifier dans un seul cadre avec l’objectif d’élaborer un cahier revendicatif qui bénéficierait de l’accord de la majorité des manifestants.

«Les autorités locales tentent pour leur part de constituer un comité composé d’élus et de certains acteurs associatifs en vue de le présenter comme le véritable porte-parole des habitants de Jerada», explique notre interlocuteur.

Après la visite hier du président de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui (PAM), et sa tentative d'échanger avec un groupe de manifestants, au tour d'élus communaux cet après-midi de rejoindre le sit-in observé devant le siège du gouvernorat. Ils ont essayé de prendre la parole mais sans plus de succès.

A Jerada, il y a entre 2.000 à 3.000 travailleurs directs dans les mines clandestines. Une force numérique qui entend peser de tout son poids sur le cours de la constestation.

Cet après-midi, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour disperser la marche. Demain, une autre manifestation est au programme.

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