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Grand Angle

Polisario : D’anciens «ministres» lancent une initiative pour le changement

Les camps de Tindouf enregistrent la naissance d’une nouvelle «initiative pour le changement». Parmi les promoteurs, deux anciens «ministres» du Polisario qui annoncent la création de leur mouvement à visage découvert.

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Brahim Ghali, chef du Polisario / Ph. Ramzi Boudin - Reuters
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Quinze mois après sa désignation à la tête du Polisario, Brahim Ghali a réussi à unir les opposants contre sa politique en un mouvement de redressement, appelé «Initiative sahraouie pour le changement», annoncent des médias à Tindouf.

Contrairement à d’autres tentatives similaire, les promoteurs de l’ISC sont connus, résident dans les camps de Tindouf et ont occupé par le passé de hauts postes de responsabilité. Pour l’instant, seuls deux anciens «ministres» du Front, El Hadj Ahmed Barakallah et Ouallad Moussa (le cousin de M’Hamed Khaddad, le coordinateur avec la MINURSO, ndlr) et le «diplomate» Hdiah Abouiha ont apposé leurs signature sur le document annonçant le lancement de ce projet. Ils se présentent en tant que coordinateurs de l’ISC.

El Hadj Ahmed est, par ailleurs, le plus connu parmi les signataires. Il a longtemps occupé les fonctions de «ministre chargé de l’Amérique latine». C’est à ce titre qu’il avait effectué de nombreux déplacements dans les pays de la région, notamment au Pérou où il avait réussi à tisser à un réseau de relations au Parlement, dans les médias et la société civile.

Une réelle volonté de changement ou un simple appel de pied de la part de personnalités écartées ?

Malgré ces succès, Mohamed Abdelaziz l’avait exclu du tour de table du secrétariat général du Polisario à l’issue du 14e congrès, tenu en décembre 2015 dans le «camps Dakhla». Ayant disparu des radars depuis, l’avènement de Brahim Ghali n’a pas mis un terme à l’isolement d’El Hadj.

Néanmoins, les auteurs de la nouvelle initiative ne s’inscrivent pas en rupture avec le discours officiel, à savoir le Sahara est une «colonie» et revendiquer le «droit à l’autodétermination». Toutefois, ils demandent une transparence dans la gestion des affaires des sahraouis des camps de Tindouf et la lutte contre la corruption. Des slogans que Ghali avait également entonnés durant les premières semaines ayant suivi sa prise de fonction.

Pour l’instant il est encore prématuré d’avancer qu’elle serait l’avenir de l’ «Initiative sahraouie pour le changement». Les paramètres tribaux et régionaux sont déterminants dans l’évolution ou l’étouffement du projet. La question qui peut se poser c'est la motivation de cette initiative de rupture : réelle volonté de changement ou  simple appel de pied de la part d’anciens cadres souhaitant renouer avec la rente du «service publique» ?

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