En janvier, de nombreux médias marocains accueillaient avec enthousiasme la possible nomination de John Peter Pham sous-secrétaire d’Etat chargé de l’Afrique. Et pour cause, l’académicien grand spécialiste du continent était un habitué du fil de l’agence MAP, ne tarissant pas d’éloges sur la politique du royaume.
Un positionnement qui s'avère aujourd'hui le véritable talon d’Achille de la candidature du directeur de l’African Center du think-tank Atlantic Council (proche du Parti Républicain) à rejoindre l’équipe de Rex Tillerson, indique le site de Foreign Policy, relayé par Le Desk.
La publication affirme que le retard observé dans la nomination de Pham est dû à l’opposition du sénateur républicain d’Oklahoma, James Inhofe. Aux Etats-Unis, la tradition exige que les hauts cadres désignés pour occuper des postes clés dans les administrations des présidents aient d'abord l’aval du Sénat.
Inhofe a célébré cette année la création de la «RASD» dans les camps de Tindouf
Les motivations de l’opposition d’Inhofe à la nomination de Pham ne sont pas liées à la politique interne de son pays mais elles se rapportent à la course que se livre le Maroc et l’Algérie aux Etats-Unis par lobbys interposés.
Inhofe et avec lui le pouvoir algérien redoutent qu’un John Peter Pham au très sensible poste de «Monsieur Afrique». Une nomination qui serait du pain bénit pour Rabat au détriment des thèses du Polisario.
Le sénateur est d’ailleurs connu pour sa défense des positions du Front. Le 26 février dernier, il avait conduit une délégation de quatre membres du Congrès et d’autres conseillers des parlementaires (staffers) en visite dans les camps de Tindouf. Une manière pour lui de célébrer le 41e anniversaire de l’annonce de la création de l’autoproclamée «RASD», le 27 février 1976. Ce n’était d’ailleurs pas son premier déplacement chez le Polisario.
James Inhofe et tout le lobby algérien ne veulent pas encaisser un deuxième revers après avoir échoué à retirer de la loi de finances 2017 des Etats-Unis des dispositions en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental.