Violences verbales, humiliation, non assistance à personne en danger : Ryanair collectionne les faux pas à Oujda

Un séjour qui était censé rimer avec bien-être et détente, s’est terminé par un cauchemar pour Myriam (*) et sa famille. Et pour cause, au moment du retour à l’aéroport d’Oujda-Angad, son papa a été victime d’une grave crise, conséquence d’une violente altercation avec un responsable de la compagnie avec laquelle la famille voyageait. En effet, pour une banale histoire de bagage à main, l’un des responsables de Ryanair sur place s’est montré «hautain», «agressif» et «dénigrant» envers cette famille franco-marocaine qui crie au «scandale».

«Mon papa a fait un lourd malaise et nous tenons ce monsieur pour responsable des conséquences», fustige Myriam. Dans un courrier adressé à la direction de l’aéroport d’Oujda-Angad et la représentante des MRE, dont Yabiladi détient une copie, la famille, qui ne serait pas la première à se plaindre, relate le récit de ce retour vers Marseille : «Nous avions passé tous les contrôles (...) et attendions à la porte d’embarquement. (...) A notre grande surprise, nous devions ré-enregistrer nos billets.(...) Un agent qui contrôle le poids des bagages à main nous a arrêté. Il a trouvé qu’un bagage, le plus petit d'ailleurs, ne correspondait pas à un bagage à main. (...) Après un échange musclé, nous avons finalement été autorisés à poursuivre notre trajet avec notre valise.»

Malaise cardiaque

Mais la suite des évènements sera plus difficile à vivre pour la famille puisque «la personne qui nous a accueillis à l’enregistrement est la même personne qui nous a interpellé hautainement au moment du passage des bagages à main. Ce monsieur s’est approché de nous en nous regardant fixement, avec un manque de respect et de façon hautaine et nous a dit ‘vous ne partirez pas’.» D'après Myriam, l'employé a ainsi fait «intervenir la police aérienne empêchant de ce fait le départ de l'avion et l'accès à certains passagers.» S’en est suivi une discussion houleuse entre le papa et ledit monsieur jusqu’à provoquer le malaise cardiaque du père de famille.

Un comportement à risque qu’aurait eu le responsable de la compagnie irlandaise envers le père de famille. A tel point que ce premier n’a pas pris la victime au sérieux : «Nous lui avons dit ‘regardez ce qui arrive à cause de vous’, il a répondu ‘je m’en fiche, je n’ai peur de rien, faites ce que vous voulez’.» Avant de suréncherir : «khalih y mout (laisse le mourir)», selon Myriam. Des agissements qui sembleraient être coutumiers selon la fille de la victime: 

Ce qui intrigue plus particulièrement Myriam, c’est que cet employé n’aurait ce comportement agressif qu’avec les Marocains résident à l’étranger (MRE), d’ailleurs, d’après elle, plusieurs autres passagers MRE ont déjà déposé plainte contre le monsieur en question.

Même les autres employés se plaignent

Entre abus de pouvoir et silence des forces de l’ordre sur place, les pratiques de ce salarié indignent les touristes d’une part mais ses collègues aussi d’autres part. Une ex-employée de l’aéroport qui a cotoyé ledit monsieur, et sous couvert d’anonymat par contrainte contractuelle (clause de confidentialité) témoigne que c’est le lot quotidien : «il se bagarre tout le temps avec tous les passagers, Myriam voulait juste passer son bagage à main, normalement c’est autorisé et lui a refusé. Il n’a pas parlé gentiment et a commencé à crier (...) pour ensuite appeler la police comme si elle avait commis un crime. Il a toujours ce genre d’agissements mais seulement avec les Marocains !»

«C’est inadmissible, lorsque le père de Myriam était à terre il lui disait ‘arrêtez votre cinéma’. Or, il ne jouait absolument pas la comédie, il a été vu par le médecin», se souvient cette ancienne collègue. Elle se remémore également que le responsable n’en est pas à son coup d’essai : 

Exécrable avec les passagers mais pas seulement, les salariés de l’aéroport et plus particulièrement les stagiaires en prennent pour leur grade : «tout le monde le déteste, tous les collègues souhaitent son départ. Il est ignoble avec les stagiaires aussi, il leur donnait beaucoup de travail et leur criait dessus devant les passagers. C’était littéralement de la maltraitance !», explique notre interlocutrice.

Aujourd’hui la famille de Myriam ainsi que d'autres victimes souhaitent, d'après la jeune femme, que justice soit rendue et «ne souhaitent plus revoir ce monsieur à cet endroit. Au delà de l’humiliation subie et de la médiocrité de [son] comportement, la vie d’autrui est en danger.» Et d’ajouter : «Comment un homme aussi inhumain et irresponsable puisse à ce jour occuper une telle fonction à responsabilité ?» Dans ce sens elle tient à rappeler que l’article 6 du Décret n° 2-91-98 du 18 hija 1413 (9 juin 1993) relatif aux attributions et à l'organisation du ministère des Affaires de la communauté marocain résidant à l'étranger énonce : «de coordonner les actions concernant l'accueil des résidents marocains à l'étranger à l'occasion de leur retour en vacances au Maroc et de veiller à la qualité de cet accueil», un point trop souvent mis aux oubliettes à son goût.

(*) Prénom modifié.