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Grand Angle

Anfass démocratique et quatre autres mouvements africains proposent une «Union nord-ouest-centre africaine»

Le Mouvement Anfass démocratique ainsi que quatre autres mouvements, partis politiques et ONG africains viennent d’élaborer un ambitieux projet d’une «Union nord-ouest-centre africaine» (UNOCA). Un espace régional intégré qui doit profiter à 573 millions d’habitants issus de 27 pays africains, au lendemain de la réadmission du royaume à l’UA.

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L'«Union nord-ouest-centre africaine» (UNOCA), imaginée par les cinq mouvements. / Ph. DR
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Alors que le Maroc vient de récupérer son siège à l’Union africaine, les initiatives en faveur de son intégration se multiplient. Mardi soir, cinq mouvements politiques, ONG et partis politiques issus de cinq pays africains, dont le Maroc, ont élaboré une proposition sur un projet d’intégration régionale. Il s’agit du Mouvement Anfass démocratique, du Congrès des démocrates pour le progrès social (parti politique congolais), du Mouvement Kavana (mouvement politique mauritanien), de l’Institut tunisien pour la démocratie et le développement et du Parti socialiste du Sénégal.

Intitulé «Union nord-ouest-centre africaine» (UNOCA), le projet se définit comme «un bloc régional favorisant les échanges humains, culturels, sociaux et économiques» de plusieurs pays africains, indique un document parvenu à Yabiladi. Il est question de la première étape d’un plaidoyer censé conjuguer les efforts des Etats du nord-ouest et du centre africain pour l’intégration régionale d’une région «sous-intégrée».

Le document met d’abord en avant les raisons de la création de ce bloc régional, faisant savoir que les pays et les peuples de cette zone «ont beaucoup d’intérêts à se regrouper». Selon les initiateurs de cette proposition, l’objectif est de favoriser la libre circulation des personnes, des biens et des services, renforcer les liens, stimuler l’attractivité et les entrées des IDE et les intégrer dans un réseau, favoriser la croissance et se positionner en bloc pour peser face aux autres groupements régionaux.

Les cinq entités s’inspirent notamment de l’expérience du groupement économique de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union du Maghreb arabe (UMA), un regroupement qui «aurait pu avoir plus d’un levier pour l’intégration des pays et le renforcement des échanges interrégionaux».

UNOCA : 27 pays, 573 millions d’habitants et 1 144 milliards de dollars de PIB

L’UNOCA, qui promet d’être une grande zone d’intégration régionale, sera constituée de 27 pays : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Nigéria, le Bénin, le Togo, le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Léone, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Sénégal, la Gambie, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo et l’Angola.

Cette union régionale présente d’importants atouts, poursuit le document : avec ses 573 millions d’habitants et ses 1 144 milliards de dollars de PIB, l’UNOCA regroupe plus de la moitié du continent africain en population et en PIB. La croissance de son économie, bon an mal an, avoisine les «5,88% comme taux moyen annuel».

Quant à ses axes d’actions, le document en présente huit, dont le renforcement des infrastructures d’échanges (autoroutes, rails, THT, liaisons navales et aériennes, etc.), le développement et le respect des droits de l’homme, la gestion décentralisée des territoires contre la concentration du pouvoir central, la création d’une zone de libre-échange et le démantèlement des barrières douanières. Parmi les grandes lignes également, les échanges culturels, l’écologie et la justice climatique ainsi qu’une architecture des huit institutions de cette union devraient être au centre des discussions.

«La construction de l’union s’étalera sur plusieurs années. Elle est rendue possible avec l’adhésion de pays initiateurs, en attendant l’adhésion des autres. L’horizon 2030 nous semble réaliste pour que toutes les institutions de l’UNOCA puissent fonctionner à plein régime», précisent les initiateurs de cet ambitieux projet.

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