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Grand Angle

Béni Mellal : Les deux homosexuels relâchés par la justice

Après les protestations, les pétitions et les commentaires du côté des associations de la société civile comme de la population marocaine, la justice marocaine a tranché l'affaire des homosexuels de Béni Mellal. Le tribunal de première instance de la ville a décidé de libérer les deux homosexuels en même temps qu'il a condamné certains de leurs agresseurs dans cette affaire qui avait pris une tournure internationale. Le bruit de la polémique s'étant atténué, il faut peut être espérer un débat serein sur l'homosexualité au Maroc et sur les personnes qui se substituent à la justice.

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Protestation devant le tribunal de première instance de Beni-Mellal/ Crédit Photo: Fadel Senna (AFP)
Temps de lecture: 3'

C’était un verdict très attendu du côté des associations comme de la population marocaine. Après 26 jours de détention, les deux homosexuels de Béni Mellal ont été remis en liberté par le tribunal de première instance de la ville, rapporte Libération.

Pour rappel, l’un des deux homosexuels de Béni-Mellal, arrêté le 9 mars dernier, avait été condamné 6 jours plus tard à 4 mois de prison ferme pour «actes sexuels contre-nature » et a vu sa peine être transformée en sursis. Le procès d’hier concernait donc son partenaire qui a écopé de 4 mois de prison avec sursis. Ils ont tous les deux retrouvé la liberté. Parallèlement, le tribunal de première instance de Béni Mellal a décidé de condamner un des agresseurs, poursuivi pour ««entrée par effraction, recours à la violence et port d’armes» à 6 mois de prison ferme, un autre a écopé quant à lui de 4 mois ferme pour les mêmes motifs tandis que deux autres ont été relaxés.

Le procès s’est déroulé hier sous des mouvements de protestation ou de soutien. Avant même l’ouverture du procès, des habitants de Béni -Mellal s’étaient rassemblés devant le tribunal pour réclamer la libération des agresseurs. De l’autre côté, deux militantes françaises du mouvement Femen, ont été maîtrisées puis interpellées alors qu’elles s’apprêtaient à poser seins nus devant le tribunal. Arrivées dimanche au Maroc, elles tentaient de protester contre le procès intenté aux deux homosexuels. Tout de suite après leur interpellation, la Wilaya de Béni Mellal-Khénifra a décidé de les expulser en application de la loi régissant le séjour des étrangers au Maroc. Le mouvement Femen en France a dénoncé cette interpellation et cette expulsion et a réclamé  sur son compte twitter, l’abrogation de l’article 489 du code pénal dans le sillage d’une vingtaine d’association de la société civile.

Après le procès, un débat serein ?

Et pour remonter plus loin cette affaire, il faut aller au 25 mars dernier. Ce jour là, une vidéo diffusée sur Youtube fait réagir sur la toile marocaine. Elle montrait 2 hommes, dénudés, le visage tuméfié, qui se faisaient agresser par une bande de jeunes qui les ont traînés dans la rue. Les faits filmés remontent en fait au 9 mars. La même bande de jeunes avait fait irruption dans un appartement de Béni Mellal avant de filmer l’agression des deux homosexuels qui se trouvaient à l’intérieur. L’un des deux homosexuels avait été arrêté le même jour, le second lui n’a été mis en détention qu’après la diffusion de la vidéo.

L’affaire a provoqué un tollé et avait commencé à s’internationaliser. Une vingtaine d’associations de la société civile s’était alors saisie de l’affaire pour réclamer la libération des deux homosexuels, la condamnation de leurs agresseurs à des peines sévères et l’abrogation de l’article 489 du code pénal sanctionnant «les actes licencieux et contre-nature commis avec un individu de son sexe». Ces associations avaient reçu le soutien de Human Rights Watch et de plusieurs personnalités dont la chanteuse française Jenifer et de partis politiques marocains comme l’Union constitutionnelle (UC). Une équipe du «Petit Journal», venu tourner sans autorisation un sujet sur l’homosexualité au Maroc, avait été interpellée puis expulsée. La toile marocaine s’était même enflammée, chacun y allant de son commentaire entre soutien et opposition aux homosexuels.

Aujourd’hui, la polémique semble être retombée. Dans un climat plus apaisé, le débat devrait maintenant se centrer sur la question de la (dé)pénalisation de l’homosexualité au Maroc et au-delà sur la lutte contre «les brigades de vertus» qui se substituent à une fonction régalienne de l’Etat : faire la police et rendre la justice !

conservatisme et technologie
Auteur : abdennahi
Date : le 12 avril 2016 à 15h45
aujourd’hui hui le Maroc change ou disons la societé marocaine se cherche un nouveau cadre de droit et de devoir .
une partie de la population refuse encore d admettre que cette evolution est inevitable car a l heure des medias sociaux ,les agissements d un groupe d individu et vu et perçu comme le comportement d'une nation oui cela est reducteur oui cela est injuste mais les nouveaux enjeux economiques sont a ce prix et soit nous adaptons notre societé a ces changements ou soit nous devenons un bantoustan refusant le progrés et l attitude indispensable allié a la reussite économique,les exemples ne manquent pas l algerie le nigeria pour ne cité qu eux mais l europe avec l albanie ou la serbie, l amerique du sud avec le guatemala le salvador ,touts ces pays tellement conservateurs sont reniés par les investisseurs mondiaux
Il faut remettre à niveau les juges incompétents
Auteur : axis7
Date : le 12 avril 2016 à 12h45
En attendant d'abolir l'art 489 il serait bon de remettre à niveau les juges. Il est inadmissible en l'etat actuel de la legislation en vigueur que l'on viole les domiciles des citoyens pour les exhiber nus dans la rue.
Cela est deja interdit dans la loi marocaine. Pourquoi ces juges ont violé la loi?
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