Une étude socio-économique a été réalisée par le collectif Ioé, constitué principalement de sociologues, d’experts dans les domaines de l'immigration et du marché du travail, pour le compte de la «Casa Árabe». Cette recherche présente des analyses relatives à l'impact qu’a laissé la crise sur la population des immigrés marocains en Espagne et qui se traduit par la perte de 26% des emplois occupés pendant ces 3 dernières années, entre 2007 et 2010.
Selon ce rapport, ce taux s’explique par la nature des fonctions qui leur est offerte. En effet, la majorité de ces postes proposés sont temporaires et nécessitent une faible qualification. Une grande partie de ces postes est reliée à la construction, un secteur qui a été sérieusement affecté par la crise économique. Ainsi, plus de la moitié des emplois temporaires occupés par des travailleurs marocains en Espagne en 2007 a disparu avec la crise, ce qui correspond à plus de 100 000 emplois, selon cette étude.
Les recherches indiquent aussi qu’en 2007, sur une échelle de 100 personnes en mesure de travailler, il y’avait 11 hommes et 9 femmes qui se retrouvaient au chômage. Une moyenne qui a augmenté en 2010, puisque sur un total de 100 personnes, 36 hommes et 24 femmes étaient sans emploi. Aussi, le taux de chômage chez les hommes est passé de 11,7% à 41,7%, alors que chez les femmes, ces chiffres ont augmenté de 22,1% à 51,2%. De ce fait, la moitié des femmes ainsi que plus de 40% des hommes marocains se sont retrouvés au chômage. Lors du deuxième trimestre de l’année 2007, les statistiques ont démontré que 36 800 hommes et 23 900 femmes étaient sans emploi. Trois ans plus tard ces chiffres ont respectivement grimpé à 148 000 et 81 000 .
62,5 % des 16-24 ans au chômage
Cependant, le taux de chômage reste particulièrement préoccupant chez la population âgée de moins de 25 ans (entre 16 et 24 ans), vu qu’il a atteint 62,5%. Ces chiffres inquiétants s’expliquent par les difficultés rencontrées par les jeunes Marocains au cours de leurs recherches d’emplois. Cette situation devrait attirer l’attention des administrations publiques concernées afin de prendre les mesures nécessaires. Du côté des personnes plus âgées (entre 40 et 64 ans), le taux de chômage est moins important, mais frôle tout de même les 40%. Le nombre des immigrants marocains qui sont restés un an ou plus sans emploi, a quasiment doublé en passant de 24% en 2007 à 46% 2010.
Les taux de chômage les plus élevés concernent les Marocains résidant dans la communauté valencienne (60,1%), suivi des Iles Canaries (58%) et de Castille-La Manche (52,3%).
L’étude complète sera présentée lors d’une conférence qui se tiendra ce jeudi, 20 janvier à 19h30 à l’auditorium de la «Casa Árabe» à Madrid (C/ Alcalá 62).