Le 26 mai dernier, le cabinet Benkirane accordait 45 milliards de dh (environ 4 MM euros) pour sauver l’Office national de l’eau et l’électricité de la faillite. Les ménages marocains sont appelés, à leurs corps défendant, à contribuer à hauteur de 14 MM dh dans cet effort en acceptant, dès le 1er août prochain, des augmentations des tarifs de l’eau et l’électricité.
Quelques jours après la signature de l’acte scellant cette largesse gouvernementale, la direction de l’ONEE, sachant les caisses bien renflouées de fonds publics jusqu’à 2017, a immédiatement commencé la distribution des dividendes de la bonne nouvelle à ses cadres et salariés.
Ali Fassi-Fihri défend l’octroi des primes
Au lieu de rendre des comptes, la mauvaise gestion au sein de l’Office se trouve, ainsi, récompensée même en plein crise. Mais le patron de l’ONEE, Ali Fassi-Fihri, n’est pas de cet avis. Il a reconnu, dans un communiqué, avoir accordé des primes au personnel, estimant que «c’est une procédure normale» et un «vieil acquis».
Les sommes distribuées varient entre 5000 dh pour les simples agents et 250 mille dh pour les cadres supérieurs. En revanche, il a démenti toutes les informations avançant qu’il aurait bénéficié, en sa qualité de PDG de l’ONEE, d’une prime de 400 mille dh. Une manière pour lui se placer à l’abri de toute critique.
Silence du gouvernement
Par ailleurs, l’intervention de Ali Fassi-Fihri tranche complètement avec le silence observé, jusqu’à présent, par le gouvernement Benkirane, et ce, en dépit des assurances données, au lendemain de la signature du contrat programme. En effet, on se souvient que certains ministres avaient assuré que l'Etat comptait mener un contrôle plus rigoureux des dépenses de la direction de l’ONEE.
Lors de la signature du contrat-programme, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane s’est dit convaincu de sa décision «car 4,5 millions de foyers en dépendent». Le lendemain son ministre à la Communication a renchéri que le plan de sauvetage était nécessaire sinon les ménages marocains étaient menacées de coupures d’électricité et de manque d’eau potable. Le même argument a été répété par Mohamed El Ouafa, le ministre des Affaires générales du gouvernement.