Le nouveau rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara occidental vient de tomber. Le secrétaire général de l’ONU l’a présenté, hier soir, aux membres du Conseil de sécurité. Encore une fois, le Sud-coréen assure que l’objectif final de toutes les visites des délégations onusiennes dans la région est l’instauration d’un «mécanisme de surveillance des droits humains soutenu, indépendant et impartial». Une recommandation qu’il a déjà exprimée, l’année dernière. Une demande qui devrait satisfaire certaines ONG internationales, comme c’est le cas d’Amnesty.
Un an pour réaliser des progrès
Reprenant à son compte, les conclusions de son envoyé, Christopher Ross, Ban Ki-moon a annoncé le lancement d’une nouvelle phase dans le processus des négociations, basée sur des échanges bilatéraux et discrets entre le Maroc et le Polisario. Toutefois, aucun round de pourparlers ne s’est tenu jusqu'à présent, sous cette nouvelle formule. Une évidence à laquelle le secrétaire général de l’ONU semble n’accorder aucune importance. Il a, d'ailleurs, annoncé que le Conseil de sécurité procédera en octobre 2014 à une évaluation de cette approche.
Dans le cas où les discussions n’enregistreraient le moindre progrès d’ici avril 2015, Ban Ki-moon sur un ton menaçant annonce que «le temps sera alors venu pour engager les membres du Conseil de sécurité à procéder à une révision totale du cadre du processus des négociations qu'il avait fourni en avril 2007» aux deux parties en conflit.
Les initiatives prises par le Maroc au Sahara saluées
En dépit de son appel à l’instauration d’un mécanisme indépendant et permanent de la surveillance des droits de l’Homme au Sahara, Ban Ki-moon s’est félicité de la volonté du Maroc de permettre aux enquêteurs spéciaux du Conseil de droits de l'homme de l'ONU de visiter le territoire.
Il a noté, également, avec satisfaction la «volonté des autorités marocaine d’institutionnaliser les bonnes pratiques». Le document a loué les mesures annoncées par le gouvernement Benkirane en vue d’améliorer l’efficacité du CNDH et mettre un terme aux poursuites des civiles par les cours militaires.
La question des ressources naturelles
Le document de secrétaire général de l’ONU a soulevé enfin l’épineuse question de l'exploitation des ressources naturelles du Sahara. «A la lumière de l'intérêt accru dans les ressources naturelles du Sahara occidental, il est opportun de faire appel à tous les acteurs concernés à reconnaître le principe que les intérêts des habitants de ces territoires sont primordiales», a-t-il déclaré. Un message adressé au Maroc qui a autorisé des sociétés internationales à mener des prospections de pétrole et de gaz dans la région.
Le rapport du Coréen n'est pas contraignant ni pour le Maroc ni le Polisario. Dans la majorité des cas, les résolutions du Conseil de sécurité sur cette question sont l'œuvre de Washington, en concertation avec le "Club des amis du Sahara occidental" qui réunit en plus des Etats-Unis, la France, la Russie, l'Espagne et la Grande-Bretagne.