La mobilisation internationale en faveur du jeune de Taounate converti au christianisme, ne faiblit pas. Une pétition adressée au roi réclamant son intervention, afin de libérer M.B, ne cesse d'accueillir des adhésions à travers les cinq continents. «Sa Majesté le Roi Mohammed VI, protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités nous peuple marocain vous sollicitons pour la mise en place et la garantie de la liberté de culte et de conscience au Maroc», demande avec déférence les initiateurs de la missive dont l’objectif est d’atteindre les 5 000 signatures.
Pour le moment, ils n’ont pas encore passé la barre des 800. Ce matin, les derniers signataires de la pétition demandant la libération du Marocain, condamné par le tribunal de première instance de Taounate, à trente mois de prison pour s’être converti au christianisme, proviennent du Royaume Uni, de Belgique, de Gibraltar et de France. Un indicateur qui révèle l’étendue de la mobilisation. Les auteurs de la pétition pointent du doigt la responsabilité de Abdelilah Benkirane dans l’échec de la tentative, au printemps 2011, visant à inscrire la liberté de conscience dans la première mouture de la dernière constitution.
Au village de Aïn Aïcha, la famille du converti vit isolée
Les prochains jours, la cour d’appel de Fès, fixera une date pour le début du procès. Sa famille soutenue par «des avocats du siège central de Rabat et du barreau de Fès a déposé un recours», indique Mohamed Oulad Ayad, le président de l’AMDH de la région Fès.
«Il y a plusieurs zones d’ombres dans cette affaire», nous confie-t-il. «Pourquoi les forces auxiliaires de Aïn Aïcha ont-ils ligoté les mains de M.B lors de son interpellation ? C’est une pratique dégradante et humiliante pour le prévenu. Il n’y a pas que çà. Dès le premier jour de son incarcération à la prison, le jeune a été tabassé par les autres détenus à cause de sa religion. Dans ce cas, qui les a informés qu’il s’est converti au christianisme. Grâce à la mobilisation de l’AMDH, la direction du centre pénitencier a mis M.B dans une cellule individuelle par peur d’être victime d’un assassinat», poursuit-il.
Les membres de la famille du jeune marocain subit, également, une autre forme de torture. «Les autres villageois les évitent. Ils vivent isolée et rares sont les personnes qui s’approchent d’eux. Il s’agit là d’une autre forme de violence qui montre que la société marocaine ne reconnaît pas les autres confessions», déplore Oulad Ayad.