A chaque minute, Twitter dégage un flux continu de messages, de points de vue, ou de simples liens sur le #DanielGate, depuis la révélation, mercredi dernier, de la grâce royale accordée au pédophile espagnole d’origine irakienne. A titre d'exemple, à 15h dimanche dernier, 864 tweets étaient émis toutes les 60 secondes. Et le rythme ne faiblit pas vraiment puisque mardi matin dès 7h on comptait 519 tweets par minute avec le hashtag #DanieGate.
Par ailleurs sur Facebook, plusieurs pages de dénonciation ont vu le jour. Articles, images, vidéos, appel à manifestations, points de vue, etc, se sont partagés à une très grande échelle sur le réseau social de Mark Zuckerberg.
Regards du monde entier rivés sur le Maroc
Au Maroc, la presse, les radios et télévisions sont restées en retrait. Hormis quelques titres de la presse arabophone qui ont rapidement réservé leur une à cette affaire, le lecteur marocain n’a eu le droit qu’à de petites brèves surtout chez la presse francophone. Par contre, les Marocains connectés aux réseaux sociaux et sites d'information seront encore une fois les mieux informés.
Très vite, l'affaire dépassera les frontières du royaume chérifien. La presse internationale s'y est fortement interessée et suit à la loupe l’évolution de l’affaire. Les choses sont telles que le DanielGate semble faire à lui seul l’actualité marocaine. Sur Google actualités en effet, la recherche «Maroc» n’a pratiquement pour résultat que le DanielGate depuis le weekend dernier.
Google massacre l'image du #Plubopaysdumonde
Toujours sur Google, la recherche «Daniel Galvan» produisait plus de 15 300 000 résultats ce mercredi, tandis que «pédophile Maroc» en dégageait 1 060 000. Une association de mots clés des plus gênantes pour la réputation du pays. Mais il y a pire. Désormais, le pédophile Daniel Galvan est associée à la grâce royale. Lorsqu'on tape «pédophile Mohammed VI» sur Google, on obtient 1 090 000 réponses car la plupart des articles titraient «le pédophile gracié par le roi Mohammed VI...». Cette affaire laissera sans aucun doute des traces. Avec internet et sa formidable capacité d'archivage, la couverture médiatique des médias électroniques nationaux et internationaux est mémorisée et accessible sans date limite.
Au niveau télévision, les Marocains scrutaient le moindre signe, ne serait qu'une petite couverture de cette affaire. Al Jazeera, , les chaines espagnols, françaises, ont relayé l'information. Certaines ont même couvert la manifestation de vendredi à Rabat et mardi à Casablanca. Mais au Maroc, il a fallu attendre le communiqué royal avant que les chaines nationales ne s'y mettent. Chose surprenante cependant, très peu d’éléments de contextualisation ont été donnés, laissant les téléspectateurs marocains non connectés à internet complètement désemparés et interrogatifs face à toute l’affaire Daniel Galvan. «Mais qui est Daniel Galvan ? Pourquoi on ne l'arrête pas ? Pourquoi le roi l'a grâcié ? Qu'est ce qu'il fait en Espagne ?» , devaient-ils se demander.
La société civile internationale a condamné
La médiatisation internationale a suscité un profond émoi auprès de la société civile de plusieurs pays. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens de ces pays ont condamné la libération et la grâce d’un violeur d’enfants, tout en exprimant leur soutien aux victimes. Le DanielGate restera certainement l’une des affaires les plus marquantes de l'histoire contemporaine du Maroc.