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Grand Angle

Protectorat espagnol au Maroc : L’armée espagnole célèbre son centenaire

Le musée de l’armée espagnole commémore, par une vaste exposition, l’anniversaire du début du protectorat espagnol sur le Maroc. Une petit cailloux de plus dans la chaussure des relations diplomatiques maroco-espagnoles.

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Le 27 novembre 1912, l'ambassadeur de France en Espagne signe l'accord franco-espagnol qui fonde le protectorat espagnol sur le Maroc. Le protectorat français a été établi quelques mois plus tôt, le 30 mars.
Août 1925, à Tétouan, la rencontre  1925 du président du directoire espagnol (1) et le grand visir marocain (2).
La zone Tétouan-Tanger a bénéficié pendant la période du protectorat espagnol, d'un régime international.
Parmi les pires massacres de la guerre : la charge de la cavalerie du régiment d’Alcantara sur le mont Arruit; en 1922.
Le débarquemet des troupes espagnoles à Al Hoceima, en 1925.
Me groupe de soldats, les Regulares n°5, après avoir vaincu le 28 mai 1926 Abdelkrim El Khattabi , chef de l'armée rifaine rebelle.

Le Maroc a consacré fête nationale la Marche verte et a l’habitude de célébrer l’anniversaire de la fin des protectorats étrangers, l’armée espagnole a commémoré, elle, le 27 décembre, l’anniversaire du début du protectorat espagnol au Maroc. Une exposition sur le nord du Maroc entre 1912 et 1956 a également lieu, au musée de l’armée, dans l’Alcazar de Tolède, jusqu’au 10 février. Rares sont ceux, en Espagne à défendre la colonisation du Maroc, sans nul doute, pourtant, il est frappant de constater que l’armée espagnole a décidé de commémorer ce centenaire qui marque le début, le 27 décembre 1912, du protectorat espagnol sur le Maroc.

Le discours inaugural du musée de l’armée, rapporté par l’agence de presse ABC est également édifiant : «Le rôle important que l'armée a accompli dans cet événement historique, contrainte d’abord à une difficile guerre pacification et d’assujettissement d'une grande partie de la population en rébellion [...] justifie que ce soit le ministère de la Défense qui assume le plus grand rôle dans la célébration officielle de cet anniversaire [...].» Dans cette courte explication du fait que le musée de l’armée commémore l’évènement, il n’y a aucune nuance. Cet «évènement historique» ne relève pas de la colonisation, mais bien encore, dans ce discours officiel, d’une «guerre de pacification». Le ton est plus à l’autosatisfaction qu’à la neutralité historique.

Le malaise de l'Espagne

Cette célébration n’est qu’à demie surprenante car, en ce qui concerne la colonisation du Maroc, le gouvernement espagnol ne sait pas sur quel pied danser. En 2011, la ministre espagnole des Affaires étrangères du gouvernement socialiste, Trinidad Jimenez, présente ses excuses officielles pour la guerre du Rif, à Taïeb Fassi Fihri, alors ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, puis promet une indemnisation a hauteur de 2000 euros par descendant des victimes marocaines de cette guerre.

Dans le même esprit d’appaisement, cette année, le gouvernement de droite, de Mariano Rajoy, dissuade les Instituts Cervantes au Maroc - sorte d’ambassades culturelles espagnoles - de commémorer l’anniversaire du centenaire du début du protectorat espagnol. Pourtant, le 1er juin, le Conseil des ministres espagnols a décerné la plus haute décoration à un régiment pour son comportement héroïque pendant la bataille d’Anoual, qui a eu lieu pendant la guerre du Rif.

Si à chaque visite en Algérie d’un président français, la question des excuses officielles de la France pour la guerre d’Algérie et la colonisation est remise sur la table, il n’en va pas de même au Maroc. Pourtant, lors de l’anniversaire, le 30 mars 2012, de la signature du protectorat français sur le Maroc, le 30 mars, l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) réclamait, dans un communiqué, les excuses officielles de l’Espagne et de la France pour les crimes commis pendant la colonisation.

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