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Grand Angle

Menacée, violée et filmée… le témoignage d’une veuve quinquagénaire à Tinghir

Le viol d’une femme âgée d'une cinquantaine d'années, dans la province de Tinghir, a secoué l’opinion publique. La famille et la société civile se mobilisent pour que justice soit faite.

Publié
Photo d'illustration. / DR
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Une nouvelle affaire de viol a éclaté, dans la province de Tinghir, remettant sur le devant de la scène les violences faites aux femmes. Ainsi, une veuve quinquagénaire, qui vit seule dans une maison située à Douar Ait Amlouk, situé à Tilmi (caïdat de M'semrir au cercle de Boulemane-Dadès) aurait été violée par un jeune homme habitant dans le même quartier.

L'agression remonte au 7 décembre. «A 11 heures du soir, le violeur frappe à la fenêtre de la maison de sa victime, lui faisant croire qu’il était venu lui remettre une lettre de sa fille», raconte Bizza dans une lettre adressée au Forum Parité-Egalité (FPE) à Tinghir et consultée par Yabiladi.

«En vertu des relations de confiance et de bonne foi, j'ai pris l'initiative de lui ouvrir la porte. Il m’a alors frappé, m’a fait tomber par terre avant de m’asséner des coups de pieds, jusqu'à ce que je m'évanouisse, pour m'agresser sexuellement. Lorsque j'ai repris conscience, il était nu devant moi», ajoute la quinquagénaire.

Elle précise que son agresseur l’a menacé avec un couteau et s’apprêtait aussi à lui dérober une somme d’argent. «J'ai commencé à le supplier jusqu'à ce qu'il parte.»

Son calvaire se poursuit aussi après avoir voulu déposer plainte. Ainsi, elle raconte avoir «appelé l'unité de la gendarmerie royale», qui aurait refusé de se déplacer chez elle. «J’ai continué à appeler à droite et à gauche jusqu'à quatre heures du matin avant que ma sœur et mon neveu répondent et viennent à mon chevet», se remémore cette veuve âgée de 56 ans.

«Nous avons alors rappelé le moqadem pour contacter la Gendarmerie. Une ambulance que nous avons appelée m’a transféré à l'hôpital régional de Tinghir puis à l'hôpital Moulay Ali Charif d’Errachidia où je suis restée une journée à la demande du médecin spécialiste.»

Lettre de Bizza

La victime filmée et menacée

Le viol aurait causé à cette veuve des blessures au niveau des mains et du visage, en plus de grandes cicatrices sur le corps. «J'ai deux certificats médicaux, dont l'un est de 25 jours d'incapacité, et le second de 30 jours», affirme-t-elle, en dénonçant que «l'hôpital de Ouarzazate a refusé de [l]'examiner pour confirmer l'agression sexuelle, arguant que de tels examens doivent se faire à la demande du procureur du Roi».

Dans une déclaration à Yabiladi, Lhoussaine Amazal, membre de la coordination Forum Parité-Egalité à Tinghir, qui accompagne la victime a confirmé que «le suspect a été arrêté cinq jours après l'incident». Il a indiqué que les membres de l’ONG ont rendu visite à la victime dimanche dernier, et constaté «la situation désastreuse, que ce soit physique ou psychologique».  

Le responsable a confirmé aussi que l’agresseur a demandé de l'argent à la victime «au motif qu'elle était veuve et qu'elle bénéficiait de la retraite de son mari décédé». «Elle lui a dit que ce qu'elle avait était sur son compte bancaire en lui promettant de le retirer le lendemain», note-t-il.

L’associatif confirme aussi que l’agresseur a pris des photos de sa victime, en la menaçant de les publier si elle le dénonce à la Gendarmerie. «La victime se trouve dans une situation psychologique difficile et sera présenter à un psychologue. Un avocat sera également désigné pour la soutenir», conclut Lhoussaine Amazal.

Article modifié le 15/12/2020 à 21h54

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